Le Panama se retire de l'initiative chinoise « La Ceinture et la Route » au milieu des inquiétudes américaines

Le Panama s'est officiellement retiré de l'initiative chinoise « La Ceinture et la Route », a annoncé le président du pays, José Raul Mulino, le 6 février 2025. Cette décision intervient au milieu des inquiétudes américaines concernant l'influence de la Chine sur le canal de Panama. Mulino a démenti les affirmations américaines selon lesquelles les navires américains pourraient désormais traverser le canal sans payer de frais.

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio, qui s'est rendu au Panama le 5 février en tant que premier arrêt de sa tournée en Amérique centrale, a averti le président Mulino que les États-Unis, où le président Donald Trump a menacé de prendre le contrôle du canal de Panama, prendraient des mesures s'il n'y avait pas de changements immédiats pour réduire l'influence de la Chine dans sa gestion. Mulino a rejeté ces inquiétudes, déclarant que tout doute pouvait être dissipé lors de discussions à un « niveau technique ». Il a également confirmé que le Panama ne renouvellerait pas sa participation à l'initiative « La Ceinture et la Route », à laquelle il participe depuis 2017.

Rubio a qualifié la décision du Panama de pas important dans le renforcement des relations avec Washington. Mulino a ensuite confirmé le retrait officiel du Panama de l'initiative, qui vise à relancer l'ancienne Route de la Soie par le biais de grands projets d'infrastructure. Il a déclaré que l'ambassade du Panama à Pékin avait envoyé à la Chine la notification de 90 jours requise concernant sa décision de ne pas renouveler sa participation.

L'accord de coopération se renouvelle automatiquement tous les trois ans, la prochaine échéance avec le Panama étant prévue en 2026. L'accord permet à l'une ou l'autre partie de se retirer avec un préavis de trois mois.

L'initiative « La Ceinture et la Route », qui constitue un élément central de la stratégie chinoise pour étendre son influence mondiale, vise à sécuriser les chaînes d'approvisionnement de la Chine en investissant massivement dans les pays en développement. Plus de 100 pays ont adhéré à l'initiative, mais les critiques mettent en garde contre le fait que les pays participants sont endettés et que l'initiative privilégie les entreprises chinoises au détriment des économies locales.

Mulino a également démenti catégoriquement les affirmations du département d'État américain selon lesquelles les navires américains pourraient désormais traverser le canal de Panama sans payer de frais. Il a qualifié ces affirmations d'« inadmissibles » et de « clairement infondées ». Il a ajouté qu'il rejetait « les relations bilatérales fondées sur des mensonges et des contrevérités », selon l'AFP.

Cette déclaration était une réponse à un message du département d'État américain sur X mercredi, qui affirmait que « les navires du gouvernement américain pourront désormais traverser le canal de Panama sans frais, ce qui permettra au gouvernement américain d'économiser des millions de dollars par an ». La société gérant le canal a immédiatement démenti cette affirmation.

Depuis son élection en novembre 2024, le président américain Donald Trump n'a pas exclu la possibilité d'utiliser la force pour prendre le contrôle du canal, qui gère 40 % du trafic de conteneurs américains. Il voit une influence chinoise excessive dans sa gestion, ce que le Panama nie.

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