BERNE / MUNICH (25 novembre 2024) - Une récente découverte de givre d'eau sur les sommets des volcans Tharsis de Mars a suscité l'enthousiasme au sein de la communauté scientifique. Ces volcans, dont l'Olympus Mons, la plus haute montagne du système solaire avec 26 kilomètres, se situent à de faibles latitudes près de l'équateur martien. La formation de givre dans ces régions, généralement caractérisées par une intense lumière solaire, était inattendue.
Cette découverte a été rendue possible par le programme ExoMars de l'Agence spatiale européenne (ESA), qui explore Mars depuis 2018 à l'aide de l'orbiteur Trace Gas Orbiter (TGO). L'orbiteur est équipé du système d'imagerie de surface couleur et stéréo (CaSSIS), développé par une équipe internationale dirigée par le professeur Nicolas Thomas de l'Université de Berne. CaSSIS fournit des images couleur haute résolution de la surface martienne, permettant à une équipe dirigée par le Dr Adomas Valantinas de détecter le givre.
Valantinas, qui était doctorant à l'Université de Berne jusqu'en octobre 2023 et est maintenant chercheur invité à l'Université Brown, a noté que l'atmosphère martienne mince refroidit insuffisamment les températures de surface. Cependant, des vents ascendants transportent de l'air chargé d'humidité des basses terres, entraînant condensation et formation de givre.
La découverte a été validée par des observations indépendantes de la caméra stéréo haute résolution (HRSC) à bord de l'orbiteur Mars Express de l'ESA et du spectromètre Nadir et Occultation for Mars Discovery (NOMAD) à bord du TGO. Ces instruments démontrent la valeur de la combinaison de divers outils de mesure orbitale pour améliorer la compréhension des interactions entre l'atmosphère et la surface martienne.
Bien que les dépôts de givre ne soient visibles que brièvement autour du lever du soleil avant de s'évaporer sous la lumière du soleil, ils couvrent une superficie significative. La quantité de givre correspond à environ 150 000 tonnes d'eau échangées quotidiennement entre la surface et l'atmosphère pendant la saison froide, équivalente au volume d'environ 60 piscines olympiques.
Les résultats de cette étude, publiés dans la revue Nature Geoscience, soulignent l'importance de l'observation à long terme des processus planétaires. Ils fournissent des informations précieuses sur le cycle de l'eau martienne, crucial pour l'exploration future de la planète. Comprendre où l'eau peut être trouvée sur Mars et comment elle se déplace peut non seulement éclairer l'habitabilité de la planète, mais aussi fournir des ressources essentielles pour de futures missions sur Mars.