BENGALURU (Reuters) - Des experts avertissent que l'augmentation rapide des satellites et des débris spatiaux rendra l'orbite terrestre basse inutilisable sans coopération internationale et partage des données. Un panel des Nations Unies sur la coordination du trafic spatial, convoqué fin octobre, a souligné la nécessité d'une base de données complète des objets orbitaux et d'un cadre international pour leur gestion.
Actuellement, plus de 14 000 satellites, dont environ 3 500 inactifs, orbitent autour de la Terre dans l'orbite terrestre basse, accompagnés d'environ 120 millions de morceaux de débris. Seuls quelques milliers de ces débris sont suffisamment grands pour être suivis. Aarti Holla-Maini, co-présidente du panel et directrice du Bureau des affaires spatiales des Nations Unies, a déclaré : 'Il n'y a pas de temps à perdre sur la coordination du trafic spatial.'
Elle a souligné l'importance de maintenir la sécurité dans l'orbite terrestre basse pour éviter les perturbations des technologies de communication et de navigation mondiales. Cependant, l'absence d'un système centralisé pour les nations spatiales pose des défis importants. Les nations hésitent à partager des données en raison de préoccupations sécuritaires, notamment parce que de nombreux satellites ont des fonctions duales, y compris la défense.
La situation est aggravée par des incidents récents, tels que l'explosion d'un étage de fusée chinois en août, qui a ajouté des milliers de fragments de débris en orbite, et l'explosion d'un satellite russe hors d'usage en juin qui a forcé les astronautes de la Station spatiale internationale à se mettre à l'abri.
Les données de Slingshot Aerospace indiquent une augmentation de 17 % des approches rapprochées par satellite au cours de la dernière année. Les projections suggèrent que des dizaines de milliers de satellites supplémentaires seront lancés dans les années à venir, avec des coûts potentiels de collision estimés à 556 millions de dollars sur cinq ans.
Stewart Bain, PDG de NorthStar Earth & Space, a averti que la congestion croissante dans l'orbite terrestre basse pourrait bientôt dépasser sa capacité. L'Agence spatiale européenne a signalé une augmentation des manœuvres d'évitement de collision, les satellites Starlink de SpaceX ayant effectué près de 50 000 de ces manœuvres au cours de la première moitié de 2024.
Alors que le panel des Nations Unies se prépare à présenter ses conclusions lors d'une prochaine réunion de comité, les experts soulignent la nécessité d'une coopération mondiale pour établir des règles exécutoires pour la gestion du trafic spatial. L'urgence de relever ces défis ne peut être sous-estimée, alors que les tensions géopolitiques et la réticence au partage des données continuent d'entraver les progrès.