Le Japon connaît sa plus grave pénurie de riz depuis des décennies en raison d'une combinaison de conditions météorologiques extrêmes, d'une demande touristique croissante et de droits d'importation élevés. Cette crise a entraîné des rayons de supermarchés vides et une flambée des prix.
Comme l'a rapporté CNBC le 26 septembre 2024, des pluies torrentielles pendant l'été ont considérablement réduit la production de riz, tandis que l'afflux de touristes cherchant à déguster la cuisine japonaise a encore aggravé la pression sur l'offre. Le Département de l'Agriculture des États-Unis (USDA) a noté que les réserves de riz du Japon avaient chuté à leur niveau le plus bas depuis plus de 20 ans, aggravé par un droit de 778 % sur le riz importé visant à soutenir les agriculteurs locaux.
En août 2024, de nombreux supermarchés ont signalé être à court de riz blanc, certains limitant les achats à un sac par client. Le prix du riz a grimpé à 16 133 yens (environ 112,67 $) par kilogramme, marquant une augmentation de 3 % par rapport au mois précédent et de 5 % depuis le début de l'année.
Les données du ministère japonais de l'Agriculture, des Forêts et des Pêches (MAFF) ont révélé que les stocks privés de riz en juin 2024 n'étaient que de 1,56 million de tonnes, une baisse significative par rapport aux années précédentes. L'augmentation de la consommation de riz par les touristes, qui est passée de 19 000 tonnes à 51 000 tonnes au cours de l'année écoulée, a aggravé la crise.
Le Japon a accueilli un nombre record de 17,8 millions de touristes au cours du premier semestre 2024, dépassant largement les niveaux d'avant la pandémie. Cette tendance se poursuit, avec 3,3 millions de visiteurs en juillet seulement. De plus, le nombre décroissant de jeunes entrant dans l'agriculture en raison du vieillissement de la population agricole a contribué à la baisse de la production.
L'engagement du Japon à importer au moins 682 000 tonnes de riz par an dans le cadre des obligations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ne soulage pas la crise intérieure, car la plupart du riz importé est destiné à la transformation et à l'alimentation animale plutôt qu'à la vente directe aux consommateurs. En revanche, les exportations de riz ont été multipliées par six entre 2014 et 2022, atteignant près de 30 000 tonnes.
La hausse des prix du riz a également contribué à l'inflation au Japon, qui a augmenté de 2,8 % en août 2024 par rapport à l'année précédente.