Le 28 janvier 2025, la chambre haute du parlement du Pakistan a adopté une loi controversée visant à criminaliser la diffusion de désinformation en ligne. Cette législation fait suite à une approbation similaire par l'Assemblée nationale la semaine précédente.
La nouvelle loi cible les individus qui diffusent intentionnellement des informations qu'ils croient fausses, en particulier si cela incite à la peur, à la panique ou à des troubles. Les sanctions comprennent des peines d'emprisonnement allant jusqu'à trois ans et des amendes pouvant atteindre 2 millions de roupies (environ 7 121 $ ou 6 822 €).
De plus, la loi crée une agence habilitée à bloquer le contenu jugé illégal et offensant sur les plateformes de médias sociaux. Auparavant, le régulateur des médias du Pakistan avait bloqué Wikipedia en raison de contenus prétendument blasphématoires, bien que l'interdiction ait été levée peu après l'intervention du Premier ministre Shahbaz Sharif.
Le passage de la loi a été accueilli par des manifestations de journalistes, qui ont quitté la galerie de presse du Sénat, exprimant un sentiment de trahison par le gouvernement. Asif Bashir Chaudhry, du Syndicat fédéral des journalistes du Pakistan, a souligné la nécessité d'un débat ouvert plutôt que de la coercition pour traiter la désinformation.
Le leader de l'opposition, Shibli Faraz, représentant le parti Pakistan Tehreek-e-Insaf, a critiqué la loi comme antidémocratique et précipitée, arguant qu'elle pourrait conduire à la répression d'activistes politiques. Ce mouvement législatif intervient dans un contexte de coupures d'Internet en réponse à des manifestations exigeant la libération de l'ancien Premier ministre Imran Khan, que ses partisans considèrent comme une victime de persécution politique.