Le 26 novembre 2024, des chercheurs de l'Université de Californie à Davis mènent une étude axée sur la réduction des émissions de méthane des bovins, un contributeur significatif au réchauffement climatique. Le projet implique un veau de deux mois nommé 'Thing 1', dont les scientifiques extraient des échantillons liquides pour étudier les microbes responsables de la production de méthane dans l'estomac de l'animal.
Le chercheur postdoctoral Paulo de Mello Filho développe un médicament visant à modifier les bactéries intestinales des vaches pour diminuer leur production de méthane. Le méthane est reconnu comme le deuxième plus grand contributeur au changement climatique après le dioxyde de carbone, ce dernier étant beaucoup plus puissant malgré sa durée de vie atmosphérique plus courte.
Le professeur Ermias Kebreab a souligné qu'environ la moitié de l'augmentation des températures mondiales peut être attribuée aux émissions de méthane. Il a noté que si des efforts de réduction du méthane sont initiés maintenant, les effets sur la température pourraient être observés relativement rapidement.
L'équipe de recherche fournit au veau et à d'autres veaux un régime alimentaire enrichi en algues, qui a montré qu'il réduisait la production de méthane. L'objectif est d'obtenir des effets similaires grâce à des microbes génétiquement modifiés qui inhiberaient les bactéries productrices de méthane dans le système digestif.
Cependant, l'équipe avance avec prudence, car le professeur Matthias Hess a averti contre l'élimination complète des bactéries productrices de méthane, ce qui pourrait entraîner une accumulation d'hydrogène nocive chez les vaches. Le projet, en collaboration avec l'Institut de génomique innovante de l'UC Berkeley, vise à identifier les bons microbes pour la modification génétique.
L'objectif ultime est de créer un médicament qui peut être administré tôt dans la vie des bovins, car un supplément quotidien est impraticable pour les animaux en pâturage libre. Les équipes de recherche disposent de sept ans et de 70 millions de dollars pour ce projet.
Kebreab a longtemps plaidé en faveur de pratiques d'élevage bovin durables et s'oppose à la réduction de la consommation de viande dans les pays en développement, où la malnutrition reste un problème critique.