LONDRES, 5 oct. (Reuters) - La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a annoncé son intention d'introduire des "garde-fous" pour garantir que l'augmentation de l'emprunt destinée à l'investissement dans son prochain budget reste prudente. Ce mouvement vise à rassurer les investisseurs face aux inquiétudes concernant l'augmentation de la dette publique.
Reeves doit présenter sa première déclaration budgétaire sur les impôts et les dépenses le 30 octobre, marquant un moment significatif pour le nouveau gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer, qui s'est engagé à renforcer l'investissement dans les infrastructures et à passer à une économie zéro émission pour stimuler la croissance économique.
Avec une dette publique actuellement d'environ 100 % de la production économique annuelle du Royaume-Uni, les investisseurs surveillent de près l'ampleur de l'emprunt supplémentaire et les éventuelles augmentations d'impôts. Récemment, les rendements des gilts britanniques ont augmenté plus fortement que ceux des autres obligations gouvernementales, reflétant les inquiétudes concernant l'ampleur des nouvelles ventes de dettes. Parallèlement, les avertissements concernant un budget difficile ont eu un impact négatif sur la confiance des consommateurs, éclipsant les premiers jours du nouveau gouvernement.
Reeves et Starmer sont particulièrement prudents, se rappelant le tumulte sur le marché obligataire britannique causé par les plans de réduction d'impôts non financés de l'ancienne Première ministre Liz Truss, qui ont finalement conduit à sa démission.
Dans son interview avec le Financial Times, Reeves a souligné que l'Office for Budget Responsibility (OBR) et le National Audit Office (NAO) examineront de près ses plans d'investissement public, qui visent également à encourager l'investissement privé.
Elle a exprimé l'espoir que les avantages à long terme d'une augmentation de l'investissement public seraient reconnus, malgré la période de prévision habituelle de cinq ans de l'OBR. De plus, Reeves a confirmé son intention de réviser la règle de la dette fiscale du gouvernement pour prendre en compte les avantages des investissements en plus de leurs coûts, bien qu'elle n'ait pas précisé le montant des dépenses supplémentaires que cela pourrait impliquer.
Elle a également souligné la nécessité d'augmenter les impôts pour éviter des coupes dans des finances publiques déjà tendues, comme cela était impliqué par les plans de l'ancien gouvernement conservateur. "Il n'y aura pas de retour à l'austérité," a déclaré Reeves, ajoutant que le budget à venir vise à fournir une évaluation transparente des pressions de dépenses et de la fiscalité. "L'ancien gouvernement s'appuyait sur une fiction. Le budget est une occasion d'apporter de l'honnêteté aux finances publiques," a-t-elle conclu.