Téhéran, 5 octobre 2024 - Un débat houleux a éclaté en Iran suite aux déclarations controversées du président Peseškian concernant la police morale lors de sa première conférence de presse depuis sa prise de fonction. Peseškian a affirmé qu'il plaiderait pour mettre fin au harcèlement des femmes par la police morale, suscitant une réaction négative de la part des figures politiques conservatrices.
Lors de la conférence de presse, Peseškian a posé une question à une journaliste sur le fait de savoir si la police morale harcelait encore des femmes, à quoi elle a répondu en racontant ses expériences d'évitement de certaines routes pour échapper à la police. Ses remarques ont suscité de vives critiques de la part du pouvoir judiciaire et des législateurs conservateurs, qui soutiennent que l'accent devrait être mis sur le respect des valeurs islamiques plutôt que sur la remise en question de l'existence de la police morale.
La réaction du public a été marquée par la colère et un profond mécontentement, en particulier parmi les femmes iraniennes. Depuis la mort tragique de Mahsa Amini, 22 ans, en détention policière il y a deux ans, de nombreuses femmes ont défié la loi sur le hijab obligatoire. Les réseaux sociaux ont vu une vague de frustrations, beaucoup remettant en question la prise de conscience du président de leurs luttes quotidiennes.
Des experts suggèrent que le président et certaines parties de l'appareil politique iranien reconnaissent que la solution au mécontentement public ne réside pas dans la violence supplémentaire. Le sociologue Mehrdad Darvishpour note qu'un puissant mouvement de femmes a émergé, s'opposant au mandat du hijab malgré une répression sévère.
Il reste incertain de savoir si Peseškian pourra effectivement limiter les activités de la police morale, car cette force est placée sous le ministère de l'Intérieur et est supervisée par le Conseil suprême de la révolution culturelle, une institution clé en Iran responsable des politiques culturelles.
Dans un développement connexe, le nouveau ministre de l'Éducation a annoncé que les professeurs et les étudiants licenciés lors des manifestations suite à la mort d'Amini seront autorisés à revenir à l'université. Cela inclut des étudiants comme Motahare Goonei, qui a été expulsée pour son activisme.
La situation reflète les tensions persistantes au sein de la société iranienne et le potentiel de nouvelles manifestations alors que la population se débat avec des questions de liberté et de droits.