Le 12 octobre 2024, la Cour Suprême d'Iran a ordonné un nouveau procès pour l'activiste des droits humains Sharifeh Mohammadi et a annulé sa peine de mort. Mohammadi avait été accusée d'appartenir au groupe séparatiste kurde Kamala, que le régime iranien qualifie d'organisation terroriste.
Son avocat, Amir Raisian, a annoncé la décision, soulignant les tensions persistantes entourant les groupes kurdes en Iran. Mohammadi a été condamnée à mort en juillet après son arrestation à Gilan, dans le nord de l'Iran. Le gouvernement iranien accuse depuis longtemps les groupes kurdes exilés d'inciter à l'instabilité dans le pays.
Les organisations internationales de droits humains, dont Amnesty International, ont condamné le processus judiciaire iranien, le qualifiant d'énormément injuste. Elles ont noté que Mohammadi était une défenseure des droits des femmes et des travailleurs et s'était auparavant opposée à la peine de mort. Son affaire a attiré l'attention dans un contexte de manifestations en Iran qui ont éclaté après la mort de Jina Mahsa Amini en détention policière en septembre 2022.
Selon Amnesty International, l'Iran se classe au deuxième rang mondial pour le plus grand nombre d'exécutions annuelles, après la Chine. Les défenseurs des droits humains ont exprimé des inquiétudes concernant la cible disproportionnée des minorités ethniques, en particulier les Kurdes et les Baloutches, dans les affaires de peine capitale.
Des rapports indiquent qu'au moins 811 personnes ont été exécutées en Iran entre le 10 octobre 2023 et le 8 octobre 2024. Les manifestations contre la peine de mort ont persisté dans plus de vingt prisons iraniennes, y compris des grèves de la faim par des détenus.