L'Australie propose une interdiction des réseaux sociaux pour les mineurs face aux préoccupations mondiales

Le 19 septembre 2024, le Premier ministre australien Anthony Albanese a annoncé des plans pour interdire aux mineurs d'utiliser les réseaux sociaux, marquant un changement de politique significatif visant à répondre aux préoccupations croissantes concernant l'impact des plateformes en ligne sur la jeunesse. L'interdiction proposée limiterait l'accès aux réseaux sociaux sur tous les appareils pour les enfants, s'étendant au-delà des écoles publiques où l'utilisation des smartphones est déjà interdite.

Albanese a souligné la nécessité d'agir, citant les inquiétudes des parents concernant l'utilisation des réseaux sociaux par les enfants. Un sondage YouGov a indiqué que 61 % des Australiens soutiennent la restriction de l'accès aux réseaux sociaux pour les moins de 17 ans. Le gouvernement n'a pas confirmé la limite d'âge spécifique mais a suggéré qu'elle pourrait être comprise entre 14 et 16 ans.

Un examen complet dirigé par l'ancien juge en chef Robert French a proposé le Children (Social Media Safety) Bill 2024, recommandant une limite d'âge de 14 ans. Cependant, l'initiative fait face à des critiques de la part d'experts qui soutiennent qu'une interdiction générale pourrait nuire à l'accès à des services en ligne essentiels et entraîner des conséquences imprévues, telles qu'une plus grande discrétion chez les mineurs utilisant les réseaux sociaux.

Les critiques soulignent également les défis de la mise en œuvre d'un système de vérification d'âge efficace, qui nécessiterait la coopération de divers fournisseurs de services et soulèverait des préoccupations en matière de confidentialité des données. De plus, certains experts avertissent que l'interdiction proposée pourrait simplement pousser les jeunes utilisateurs vers des plateformes moins réglementées, les exposant potentiellement à des risques plus importants.

À l'échelle mondiale, des initiatives similaires ont rencontré des résultats mitigés. La loi américaine sur la protection de la vie privée des enfants en ligne (COPPA) et le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l'Union européenne ont tenté de réglementer l'accès en ligne des enfants, mais les critiques soutiennent que ces mesures tombent souvent à plat. Par exemple, la proposition de l'UE en 2015 d'interdire aux enfants de moins de 16 ans d'accéder à Internet sans le consentement parental a suscité d'importantes réactions de la part des entreprises technologiques et des défenseurs des droits de l'homme.

Alors que l'Australie avance avec son interdiction proposée, la communauté internationale observe de près, considérant les implications pour la politique numérique et la sécurité des enfants dans un monde de plus en plus connecté.

Avez-vous trouvé une erreur ou une inexactitude ?

Nous étudierons vos commentaires dans les plus brefs délais.