Une étude internationale révèle des capacités régénératrices améliorées chez les rongeurs africains

Une recherche menée par une équipe internationale dirigée par des biologistes de l'Université du Kentucky a découvert que la capacité à régénérer des tissus complexes pourrait être plus répandue chez les mammifères qu'on ne le pensait auparavant. Cette étude représente une étape importante pour comprendre pourquoi la plupart des mammifères, en particulier les humains, ont des capacités régénératrices limitées. Des études de recherche fondamentales comme celle-ci promettent de développer de nouvelles thérapies régénératrices chez les humains.

La régénération des vertébrés se trouve le plus souvent chez les reptiles, les amphibiens et les poissons. Chez les mammifères, elle est généralement limitée, comme le montre le fait que les cerfs régénèrent leurs bois ou que les souris régénèrent les extrémités de leurs doigts.

La dernière étude s'appuie sur des travaux antérieurs utilisant des souris épineuses par Ashley W. Seifert, Ph.D., professeur au Département de biologie de la UK College of Arts and Sciences. Ces rongeurs sont connus pour leur capacité unique à régénérer la peau perdue, à restaurer la fonction d'une moelle épinière sectionnée et à réparer les tissus cardiaques endommagés.

Le document intitulé "La régénération des tissus complexes chez Lophuromys révèle un signal phylogénétique pour une capacité régénératrice améliorée chez les rongeurs de deomyine" a été publié dans les Actes de l'Académie nationale des sciences des États-Unis d'Amérique (PNAS).

L'étude s'est concentrée sur un groupe de rongeurs africains appelés souris à fourrure brosse (Lophuromys), qui ont été trouvées capables de régénérer des tissus musculosquelettiques au lieu de guérir les blessures avec du tissu cicatriciel. Seifert et l'équipe de recherche ont examiné des blessures aux oreilles chez diverses espèces de rongeurs trouvées au Kenya et ont étudié des rongeurs non-murid pour comparaison.

Seifert a déclaré : "Ce projet établit un cadre évolutif pour étudier la régénération des tissus complexes chez les mammifères. Notre étude a révélé que seules les souris épineuses et les souris à fourrure brosse pouvaient régénérer des tissus complets." Il a ajouté que la découverte fournit un signal phylogénétique pour une capacité régénératrice améliorée, suggérant que des caractéristiques spécifiques chez leur ancêtre commun ont facilité la régénération.

Le doctorant Brennan Riddell a souligné l'importance de comprendre la régénération, affirmant : "Découvrir un cas unique de régénération dans une lignée de mammifères peu caractérisée devrait encourager la curiosité et la protection de notre biodiversité."

La collaboration entre l'Université du Kentucky et l'Université de Nairobi a contribué à la découverte de mammifères capables de guérir par régénération. Stephen Kiama, Ph.D., vice-chancelier de l'Université de Nairobi, a noté que cette étude fournit un autre modèle de cicatrisation sans cicatrice.

L'équipe de recherche vise à comprendre la régénération des tissus complexes chez les mammifères, en particulier les rongeurs, et reconnaît le potentiel pour de futures découvertes. Adam Ferguson, Ph.D., responsable de la collection au Field Museum of Natural History, a déclaré : "Documenter la régénération musculosquelettique chez les souris à fourrure brosse nous rapproche de la compréhension de l'histoire évolutive partagée de cette lignée unique de rongeurs."

Molly McDonough, Ph.D., professeur adjoint à la Chicago State University, a souligné l'importance des études comparatives à travers plusieurs espèces pour comprendre la diversité des capacités régénératrices et leur évolution. Riddell a déclaré : "Les travaux futurs peuvent utiliser ce système multi-espèces pour étudier les mécanismes sous-jacents à la régénération mammifère."

Seifert a conclu : "Cette étude fournit la base pour tester dans quelle mesure des caractéristiques cellulaires, génétiques et physiologiques spécifiques sont corrélées avec la capacité régénératrice, ouvrant la voie à des études ultérieures." La recherche promet de développer de nouvelles thérapies pour la cicatrisation des plaies, la réparation des tissus et la régénération des organes.

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