De nouvelles simulations informatiques suggèrent que les ombres projetées par la région intérieure du disque circumplanétaire (DCP) autour du jeune Jupiter pourraient avoir créé des zones froides dans la région extérieure. Ces zones froides auraient pu fournir les conditions nécessaires à la coagulation des matériaux en lunes, comme celles découvertes par Galilée.
L'étude, publiée le mois dernier, modélise le DCP de Jupiter en 2D, en examinant sa section transversale et sa structure. Les chercheurs Antoine Schneeberger et Olivier Mousis ont constaté que si la région intérieure du disque se dilatait, elle projetterait une ombre sur la partie extérieure, la protégeant de la chaleur. Ces ombres ont créé des zones froides sur le disque.
Les simulations suggèrent qu'environ 100 000 ans après la formation du DCP, une région glaciale, 100 kelvins plus froide que son environnement, est apparue et a duré 80 000 ans, atteignant une distance de 123,5 fois le rayon de Jupiter. Cette région, centrée à environ 629 000 kilomètres de Jupiter, a permis aux gaz tels que l'ammoniac, le sulfure d'hydrogène et le dioxyde de carbone de se condenser, formant potentiellement les germes de lunes comme Europa.
Les chercheurs en déduisent que si ces pièges froids ont influencé la formation des lunes galiléennes, les lunes intérieures (Io et Europa) devraient avoir une proportion plus importante de gaz volatils que les lunes extérieures (Ganymède et Callisto). Les missions JUICE de l'Agence spatiale européenne et Europa Clipper de la NASA testeront cette théorie en analysant Jupiter et ses satellites.