Dans une étude de neuroimagerie publiée dans PLOS Biology, des chercheurs de l'Institut Max Planck de psycholinguistique, de l'Institut Donders et de l'Université Radboud à Nimègue ont examiné comment les locuteurs de différentes langues traitent les structures de phrases. L'étude a révélé des différences significatives dans la construction de structures grammaticales entre les locuteurs néerlandais et anglais, remettant en question les théories existantes principalement basées sur l'anglais.
La recherche a impliqué des participants écoutant des histoires néerlandaises dans un scanner de magnétoencéphalographie (MEG). Les résultats ont indiqué que les locuteurs néerlandais emploient une stratégie prédictive dans la construction de phrases, contrairement à l'approche réactive souvent observée chez les locuteurs anglais. Cette étude explore les processus cognitifs sous-jacents à la compréhension du langage, soulignant comment le cerveau interprète les nuances grammaticales.
Les théories traditionnelles de construction grammaticale se sont largement concentrées sur l'anglais. Dans une phrase anglaise comme 'I have watched a documentary', la structure est claire, tandis que le néerlandais permet un ordre des mots varié, comme le montre 'Ik heb een documentaire gezien' ('J'ai une documentaire regardée').
Cas Coopmans, le premier auteur, a souligné la nécessité d'explorer la structure des phrases à travers différentes langues, affirmant que les résultats des recherches centrées sur l'anglais peuvent ne pas s'appliquer universellement. L'étude a impliqué 24 participants dont l'activité cérébrale a été analysée pendant qu'ils écoutaient des livres audio néerlandais.
Les chercheurs ont comparé deux stratégies : une stratégie de modélisation prédictive descendante et une approche intégrative ascendante. Les résultats ont montré que, bien que les deux stratégies prédisaient l'activité neuronale dans les centres linguistiques de l'hémisphère gauche, la stratégie prédictive avait un effet plus prononcé.
Cela suggère une distinction cognitive : les locuteurs anglais utilisent souvent une méthode 'attendre et voir', tandis que les locuteurs néerlandais privilégient la construction proactive de phrases. L'équipe de recherche vise à élargir son enquête à d'autres langues pour comprendre comment les traits linguistiques influencent la compréhension grammaticale.
Les futures études pourraient également examiner le rôle de la prosodie, les schémas d'accentuation et d'intonation dans la parole, dans l'extraction d'informations grammaticales. Comprendre ces processus cognitifs peut informer l'éducation linguistique et les applications d'intelligence artificielle, améliorant la compréhension et la rétention dans l'apprentissage des langues.
Cette recherche établit une base pour de futures enquêtes sur les différences linguistiques et leurs implications cognitives, illustrant l'interaction complexe entre langage et cognition.