Un rapport urgent sur le changement climatique appelle à la création de zones marines protégées en Antarctique face à des tendances alarmantes

Une étude récente a tiré la sonnette d'alarme sur les impacts sans précédent du changement climatique en Antarctique et dans l'océan Austral environnant. Le rapport, intitulé "Protéger un océan Austral en mutation", publié par la Coalition Antarctique et de l'Océan Austral (ASOC), met en évidence des températures record, une augmentation des vagues de chaleur marines et une accélération de la fonte des glaces.

Le rapport coïncide avec la 43e réunion annuelle de la Convention sur la conservation des ressources marines vivantes de l'Antarctique (CCAMLR) à Hobart, en Australie, et la prochaine conférence COP16 sur la biodiversité en Colombie. L'ASOC exhorte la CCAMLR à mettre en œuvre des mesures urgentes pour renforcer la résilience de l'océan Antarctique.

Parmi les propositions figurent l'établissement de quatre nouvelles zones marines protégées (ZMP) : la ZMP du Domaine 1 dans la péninsule Antarctique, les ZMP de Phase 1 et Phase 2 dans la mer de Weddell, et une ZMP de l'Antarctique oriental. La coalition souligne que malgré un accord en 2009 pour créer un système représentatif de ZMP dans l'océan Antarctique, seules deux ont été établies, avec une stagnation des progrès ces dernières années.

En 2016, un consensus a été atteint pour créer la plus grande zone marine protégée du monde dans la région de la mer de Ross, mais aucune nouvelle ZMP n'a été désignée depuis. Cependant, des progrès ont été réalisés en juillet concernant la ZMP du Domaine 1 lors de discussions lors d'un symposium de la CCAMLR.

Le rapport indique que la ZMP proposée du Domaine 1 subit des impacts disproportionnés du changement climatique, du tourisme et de la pêche, en particulier du krill, une espèce cruciale dans l'écosystème antarctique. La concentration de krill dans la péninsule Antarctique entraîne un épuisement localisé, affectant négativement les prédateurs comme les pingouins.

L'établissement de nouvelles ZMP pourrait protéger 26 % de l'océan Austral et près de 3 % des océans du monde. L'ASOC exhorte la CCAMLR à faire avancer ces initiatives lors de la prochaine réunion annuelle en Australie.

Claire Christian, directrice exécutive de l'ASOC, a déclaré que le récent symposium avait démontré la faisabilité d'avancer dans les discussions sur les ZMP et la gestion des pêches. Elle a souligné la nécessité d'une coopération continue pour désigner la ZMP du Domaine 1 et améliorer la gestion de la pêche au krill.

Andrea Kavanagh, directrice de la conservation de l'Antarctique et de l'Océan Austral pour le Pew Bertarelli Ocean Legacy Project, a appelé à une action décisive pour créer un réseau de ZMP afin d'améliorer la résilience de cette région vulnérable au climat.

Emily Grilly, directrice de la conservation océanique au WWF-Australie, a noté que l'établissement d'une ZMP dans la péninsule Antarctique protégerait des zones de nourrissage critiques pour la faune et garantirait que les services essentiels fournis par le krill demeurent intacts. Jehki Härkönen de Greenpeace International a exhorté les gouvernements membres de la CCAMLR à s'aligner sur les engagements mondiaux de protection des océans face aux changements rapides en Antarctique.

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