Le 29 janvier 2025, le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu une session ouverte pour discuter de la situation au Moyen-Orient, en mettant l'accent sur la question palestinienne et l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA). La session a été convoquée à la demande de l'Algérie.
La demande de l'Algérie a suivi l'adoption d'une législation israélienne interdisant les opérations de l'UNRWA, qui doit entrer en vigueur le 30 janvier 2025. Le directeur de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a averti des conséquences catastrophiques si la loi était pleinement appliquée, soulignant les risques pour les efforts humanitaires et le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. La législation exige également que l'UNRWA évacue ses installations à Jérusalem-Est, suscitant des inquiétudes au sein de l'ONU concernant une éventuelle expansion des colonies israéliennes dans le quartier de Sheikh Jarrah.
La plupart des membres du Conseil de sécurité, y compris la Grèce, ont exprimé leur soutien à l'UNRWA et ont souligné son rôle crucial. Lazzarini a informé le Conseil que les opérations de l'UNRWA dans les territoires palestiniens occupés cesseraient dans deux jours en raison de la nouvelle législation. Il a déclaré que l'application complète de la loi de la Knesset nuirait à la capacité de l'ONU à fournir une assistance humanitaire à un moment où elle doit augmenter considérablement.
Lazzarini a noté que la législation de la Knesset méprise les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale, ainsi que les décisions de la Cour internationale. Il a exhorté les membres du Conseil à résister à l'application de cette loi et à veiller à ce qu'une crise financière ne mette pas fin brusquement aux efforts salvateurs de l'UNRWA.
La Grèce a réitéré son soutien indéfectible à l'UNRWA, soulignant le travail humanitaire vital de l'agence à Gaza en pleine dévastation. L'ambassadeur grec, Evangelos Sekeris, a exprimé une profonde inquiétude face aux difficultés persistantes à Gaza, affirmant que le rôle de l'UNRWA est indispensable et ne doit pas être compromis.
La Grèce a récemment renouvelé sa contribution volontaire à l'UNRWA et a voté en faveur d'une résolution de l'Assemblée générale à ce sujet le 11 décembre 2024. Sekeris a souligné la nécessité de protéger le personnel de l'UNRWA, insistant sur le fait que les travailleurs humanitaires doivent être protégés à tout moment conformément au droit humanitaire international.
L'ambassadeur Sekeris a salué l'accord de cessez-le-feu récent comme une occasion unique de remplacer le désespoir par l'espoir. Cependant, il a averti que la reconstruction de Gaza nécessite l'expertise de l'UNRWA. Il a appelé la communauté internationale à maintenir son engagement de soutien à l'UNRWA, affirmant que l'agence a le pouvoir de protéger les droits fondamentaux de milliers de personnes, y compris des enfants à Gaza.
L'ambassadeur israélien, Danny Danon, a informé le Conseil de sécurité qu'Israël mettrait fin à sa coopération avec l'UNRWA dans les 48 heures, déclarant que l'agence devait cesser ses activités et évacuer toutes ses installations à Jérusalem. Il a précisé que la législation interdit à l'UNRWA d'opérer sur le territoire souverain d'Israël et interdit tout contact entre les autorités israéliennes et l'UNRWA.
Danon a réitéré que cette décision fait suite à des années d'efforts pour traiter l'infiltration du Hamas dans l'UNRWA, caractérisant la performance de l'agence comme un échec tant moral que professionnel.