Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport le 12 décembre 2024, détaillant de graves abus des droits de l'homme commis par les forces armées du Mali en collaboration avec des mercenaires russes, le Corps d'Afrique, suite au retrait d'une mission de maintien de la paix des Nations Unies à la fin de l'année dernière.
Le rapport indique que depuis mai 2024, ces forces ont intentionnellement tué au moins 32 civils, dont sept victimes d'une frappe de drone, et ont incendié plus de 100 maisons dans diverses villes et villages du centre et du nord du Mali. HRW a également souligné que l'armée malienne et le groupe Wagner ont engagé une violence systématique contre les civils, y compris des enlèvements et une destruction généralisée de biens.
Les conclusions de l'organisation soulignent également les groupes extrémistes dans la région, qui ont exécuté au moins 47 civils sans procès et déplacé des milliers de personnes depuis juin. Ces groupes sont responsables d'autres atrocités, y compris la destruction de plus de 1 000 maisons et le vol de bétail essentiel aux moyens de subsistance locaux.
HRW a appelé les autorités maliennes à collaborer avec la Commission nationale des droits de l'homme et l'Expert indépendant des Nations Unies sur les droits de l'homme au Mali pour établir un mécanisme fiable de surveillance et de reporting sur les abus commis par les groupes armés et les forces de sécurité.
Le Mali est en proie à un conflit depuis plus d'une décennie, principalement en raison d'une insurrection menée par des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique. Suite à une série de coups d'État militaires, le gouvernement de transition a expulsé les troupes françaises et a cherché une assistance sécuritaire auprès de mercenaires russes, qui se sont rebaptisés. Ce changement a entraîné une augmentation de la violence contre les civils, suscitant des inquiétudes concernant les violations des droits de l'homme dans le cadre des opérations militaires en cours contre les factions jihadistes et les communautés locales accusées de collaboration.
La situation s'est considérablement détériorée depuis que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a achevé son retrait le 31 décembre 2023. Ce départ a suscité des alarmes concernant la protection des civils et la surveillance des abus par toutes les parties impliquées dans le conflit. Le gouvernement malien a été critiqué par de nombreux groupes de droits pour son incapacité à tenir responsables ceux qui commettent ces violations.