Le 2 février 2025, le Parlement irakien a approuvé un amendement au budget national visant à résoudre un différend entre la région du Kurdistan et le gouvernement fédéral de Bagdad concernant l'exportation de pétrole de la région. Cet amendement devrait faciliter la reprise des exportations de pétrole qui ont été suspendues pendant près de deux ans.
L'amendement stipule que le gouvernement régional du Kurdistan recevra une compensation pour les coûts de production et de transport du pétrole vers le gouvernement fédéral. Le député kurde Saban Shirwani a déclaré que cette décision aiderait à reprendre les exportations de pétrole, qui ont été suspendues depuis mars 2023 à la suite d'une décision d'arbitrage international en faveur de Bagdad.
La Turquie n'a pas repris les opérations d'exportation de pétrole par le port de Ceyhan depuis qu'elle a fermé le pipeline en 2023, après qu'un tribunal d'arbitrage a ordonné à Ankara de verser environ 1,5 milliard de dollars de compensation à Bagdad pour des exportations de pétrole non autorisées de la région du Kurdistan. Une source proche du gouvernement a indiqué que la situation dépendait toujours des négociations entre Bagdad, Erbil et les entreprises pétrolières, ainsi que de la coopération de la Turquie.
Le ministère irakien du Pétrole a exprimé que la Turquie est ouverte à la reprise des exportations, car cela lui profiterait en termes de frais d'exportation et d'exploitation du port de Ceyhan. En novembre 2024, le gouvernement fédéral a accepté de former un organe consultatif technique international avec le gouvernement du Kurdistan pour déterminer les coûts de production et de transport à verser aux entreprises pétrolières de la région.
L'amendement fixe l'indemnité pour les coûts de production à 16 dollars par baril, une augmentation par rapport à une proposition précédente de 7,9 dollars par baril, qui a été rejetée par le gouvernement régional du Kurdistan comme étant trop basse. Le ministère irakien du Pétrole coordonnera avec le ministère des Ressources naturelles de la région du Kurdistan pour désigner un consultant international dans les 60 jours pour évaluer les coûts de production et de transport équitables.
La reprise des exportations de pétrole devrait alléger les pressions économiques dans la région semi-autonome, où l'arrêt des exportations a retardé les paiements des salaires du secteur public et réduit les fonds alloués aux services essentiels. Auparavant, la région du Kurdistan exportait 450 000 barils de pétrole par jour par le port turc sans approbation du gouvernement fédéral, entraînant une perte estimée à 20 milliards de dollars en raison de l'arrêt des exportations.