Les défis de la réforme monétaire en Iran face à une crise économique persistante

Le 31 janvier 2025, le Parlement iranien doit voter sur un projet de loi visant à relancer les efforts de réforme monétaire, qui ont stagné sous les administrations précédentes. Les changements proposés cherchent à remplacer le rial par le toman, une mesure initialement introduite en 2016 et lancée en 2021, destinée à simplifier les transactions et à freiner l'inflation.

Cependant, la situation économique reste désastreuse, l'inflation continuant d'éroder la confiance du public. Depuis la réimposition des sanctions américaines en 2018, le rial a perdu plus de 80 % de sa valeur par rapport au dollar, exacerbant l'hyperinflation et augmentant considérablement le coût des biens essentiels.

De nombreux citoyens, comme le commerçant Farshid à Téhéran, rapportent dépenser une part importante de leur salaire pour les courses, soulignant le décalage entre la réforme monétaire et les réalités de la vie quotidienne. Les experts économiques soulignent que changer simplement de monnaie ne résoudra pas les problèmes économiques fondamentaux tels que l'inflation, le chômage et la liquidité.

Des précédents historiques dans des pays comme l'Allemagne, la Turquie et le Brésil illustrent que des réformes monétaires réussies nécessitent généralement des mesures fiscales complètes et des changements structurels. En revanche, les efforts au Zimbabwe et au Venezuela ont montré que sans s'attaquer à l'instabilité politique et économique sous-jacente, les changements monétaires peuvent entraîner un déclin économique supplémentaire.

La frustration parmi la population iranienne grandit, une enquête récente indiquant que 75 % estiment que la réforme monétaire n'a pas amélioré leurs conditions économiques. De nombreux jeunes diplômés fuient le pays à la recherche de meilleures opportunités, contribuant à un important exode des cerveaux.

Les experts soutiennent que l'Iran doit poursuivre des réformes systémiques au-delà des ajustements monétaires, telles que la diversification de l'économie et l'amélioration de la transparence. De plus, assouplir les sanctions par le biais de négociations diplomatiques pourrait offrir une voie vers la stabilisation économique.

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