Le parlement du Kazakhstan fait avancer la législation pour soutenir les producteurs locaux face aux défis économiques

Le 24 janvier 2025, la chambre basse du parlement du Kazakhstan, le Mazhilis, a approuvé en première lecture des amendements proposés par le gouvernement concernant la détermination du pays d'origine des biens. Ce projet de loi, qui est encore en discussion et nécessite une seconde lecture, vise à créer un registre électronique mis à jour des producteurs kazakhs, fournissant des informations complètes sur les entreprises en activité et leurs produits.

Le système d'information révisé devrait permettre d'identifier les entreprises malhonnêtes qui commercialisent des biens fabriqués à l'étranger sous l'étiquette « Fabriqué au Kazakhstan ». Ces entreprises seraient privées de soutien étatique et de participation aux appels d'offres officiellement annoncés.

Une des mesures clés de soutien de l'État pour les entreprises enregistrées, après l'adoption finale des amendements, pourrait impliquer des exigences pour les entreprises extrayant des minéraux solides dans le pays. Les monopoles naturels, le secteur quasi-public et les utilisateurs de sous-sol, quelle que soit leur forme de propriété, seront tenus de donner la priorité à la publication de leurs besoins en biens et services dans le système d'information du registre. Cela devrait donner un avantage aux petites et moyennes entreprises dans les achats.

Les enjeux sont importants pour le Kazakhstan, le marché annuel des achats réglementés par l'État étant actuellement estimé à 20 trillions de tenges (plus de 37 milliards d'euros). Le député Aituwar Koshmambetov du parti Respublica a souligné que le mécanisme du registre numérique pourrait stimuler l'économie du pays en offrant des avantages aux producteurs locaux, ce qui pourrait conduire à la création de nouvelles entreprises et d'emplois, ainsi qu'à une augmentation des recettes fiscales.

Cependant, certains économistes en dehors du gouvernement expriment leur scepticisme quant aux changements proposés, notant qu'il ne s'agit pas de la première tentative de stimuler la production domestique. Ils soutiennent que les biens kazakhs ont historiquement eu du mal à rivaliser avec les produits européens et américains, et depuis la mi-2022, ils ont perdu en popularité face aux produits en provenance de Russie, de Biélorussie et de Chine en raison de problèmes de prix.

Les critiques, dont l'économiste Magbat Spanov, soutiennent que les mesures proposées sont dépassées et inefficaces, citant un manque de véritable compétitivité sur le marché intérieur. Ils suggèrent qu'un investissement plus stratégique dans des secteurs prioritaires est nécessaire pour améliorer la production.

Un autre économiste, Aidarhan Kusaikov, souligne les défis posés par la dépendance du Kazakhstan aux exportations de matières premières, qu'il estime déformer la monnaie locale et entraver la viabilité de la production. Il plaide pour une évaluation de la monnaie fondée sur le marché pour améliorer la compétitivité des produits kazakhs.

Malgré ces préoccupations, Koshmambetov reste optimiste quant à l'impact potentiel des nouvelles mesures législatives, affirmant qu'elles soutiendront les industries locales dans la production de biens de haute qualité et faciliteront les exportations vers les pays voisins et au-delà.

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