La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a accusé le gouvernement vénézuélien, dirigé par le président Nicolás Maduro, de mettre en œuvre une politique répressive après les élections présidentielles qui se sont tenues le 28 juillet. Le rapport de la CIDH, publié le 8 janvier 2025, mentionne au moins 25 meurtres, de nombreuses disparitions, des détentions arbitraires, de la torture et un traitement inhumain des opposants au régime.
Ce rapport détaillé est publié trois jours avant l'inauguration de Maduro pour un troisième mandat. Il affirme que sa réélection, au milieu de nombreuses allégations de fraude, manque de 'légitimité démocratique.' Le rapport décrit une stratégie visant à 'instaurer la terreur' et à 'faire taire les voix dissidentes.' Maduro a été proclamé vainqueur sans publication des résultats électoraux, contrairement aux exigences légales.
'L'opacité électorale et, en général, les restrictions aux droits politiques [...] empêchent cette Commission de considérer la réélection de Nicolás Maduro comme ayant une légitimité démocratique,' déclare la CIDH. Le rapport accuse également Maduro d'exécuter des pratiques de 'terrorisme d'État' pour entraver la participation politique de l'opposition et d'avoir mis en œuvre une stratégie répressive coordonnée pour maintenir illégitimement le pouvoir.
Le rapport décrit une stratégie en trois phases employée par le régime : la première pendant le processus préélectoral, la deuxième le jour des élections, et la troisième, la plus répressive, après le vote. Cette phase a vu le lancement de 'l'Opération Tun Tun' en réponse à près de 300 manifestations éclatées dans tout le pays en raison de la fraude électorale perçue.
'Cette opération a entraîné au moins 25 meurtres, de nombreuses disparitions forcées de courte durée, environ 2 000 détentions arbitraires — y compris des enfants et des adolescents —, de la torture, un traitement cruel, inhumain et dégradant, et de graves violations des garanties judiciaires et de la liberté d'expression,' indique le document.
La CIDH a également noté le manque de séparation et d'indépendance du pouvoir judiciaire et a exhorté la communauté internationale à 'reconnaître la grave crise des droits de l'homme au Venezuela et à rester vigilante face à de nouvelles escalades répressives.' Elle a appelé le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) à déposer une plainte pour crimes contre l'humanité.