Le Liban va extrader l'activiste Abdul Rahman al-Qaradawi vers les Émirats, malgré des inquiétudes sur les droits de l'homme

Le gouvernement libanais a annoncé sa décision d'extrader l'activiste égyptien Abdul Rahman al-Qaradawi vers les Émirats arabes unis (EAU), malgré les avertissements concernant les violations potentielles des droits de l'homme qu'il pourrait subir. L'annonce a été faite le 7 janvier 2025 par le bureau du Premier ministre Najib Mikati suite à un vote du cabinet en faveur de l'extradition.

Al-Qaradawi, 53 ans, a été arrêté au Liban le 28 décembre après être revenu de Syrie, où il avait exprimé son soutien à l'opposition syrienne. Avant son arrestation, il avait enregistré une vidéo critiquant les EAU, l'Égypte et l'Arabie saoudite.

Les EAU et l'Égypte ont tous deux demandé son extradition. Amnesty International a exhorté les autorités libanaises à rejeter ces demandes, citant les risques de disparition forcée, de torture et de procès inéquitable si al-Qaradawi était renvoyé dans l'un ou l'autre pays.

La directrice adjointe d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Sara Hashash, a souligné que la détention d'al-Qaradawi faisait suite à ses remarques critiques à l'égard des autorités régionales, considérant que les demandes d'extradition violent son droit à la liberté d'expression. Son avocat prévoit de déposer un appel urgent contre l'extradition.

Al-Qaradawi possède la nationalité turque et réside à Istanbul avec sa famille. Il a une longue histoire d'opposition à l'ancien président égyptien Hosni Moubarak et à l'actuel président Abdel Fattah el-Sisi. Sa sœur est actuellement détenue en Égypte sur des accusations qu'Amnesty qualifie de sans fondement.

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