Le 3 janvier 2025, le ministère des Affaires étrangères polonais a adressé une note à Budapest, jugeant indésirable la présence de l'ambassadeur hongrois István Ijgyártó lors de la cérémonie d'ouverture de la présidence polonaise de l'UE. Cette décision fait suite à l'octroi d'asile par la Hongrie à Marcin Romanowski, ancien vice-ministre de la Justice en Pologne, qui fait face à des accusations criminelles de corruption.
L'inauguration officielle se déroulera au Grand Théâtre - Opéra national de Varsovie, avec la présence prévue du Premier ministre polonais Donald Tusk et du nouveau président du Conseil européen, António Costa.
Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, a indiqué que la participation d'Ijgyártó n'était pas envisagée. Il reste incertain que Budapest envoie un diplomate de rang inférieur en remplacement.
Au départ, l'ambassadeur hongrois avait confirmé sa présence au concert de gala plusieurs semaines auparavant. Le 19 décembre, un tribunal de Varsovie a délivré un mandat d'arrêt contre Romanowski, 48 ans, qui est sous enquête pour 11 infractions pénales, y compris l'appartenance à une organisation criminelle.
Durant son mandat de 2019 à 2023, Romanowski aurait détourné des millions d'un fonds destiné aux victimes de crimes, redirigeant les fonds vers des projets qui auraient bénéficié au parti au pouvoir, Droit et Justice. Romanowski a nié toutes les accusations, affirmant que sa poursuite avait des motivations politiques.
En réponse à l'asile accordé par la Hongrie, le gouvernement polonais a convoqué l'ambassadeur hongrois pour lui remettre une note de protestation. Budapest a critiqué les actions du gouvernement de Tusk, l'accusant d'ignorer les décisions de la cour constitutionnelle et d'utiliser le droit pénal contre des adversaires politiques.