La Cour internationale de justice (CIJ) a conclu des audiences sur une affaire historique qui pourrait déterminer les obligations des nations à protéger le climat contre les impacts du changement climatique. Les audiences, qui se sont déroulées du 2 au 13 décembre, ont impliqué plus de 100 pays et organisations, marquant la plus grande participation dans une affaire examinée par la cour.
Cette révision judiciaire a été initiée par l'Assemblée générale des Nations Unies en mars 2023, suite à des appels persistants des nations vulnérables, en particulier des États insulaires comme Vanuatu et Tuvalu, pour un soutien financier équitable et une compensation pour les pertes irréversibles causées par les pays pollueurs majeurs.
Bien que contribuant seulement à 0,02 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ces nations insulaires font face à des menaces existentielles dues à la montée du niveau de la mer. Le jugement de la cour, attendu au début de 2025, abordera deux questions critiques : les obligations des pays en vertu du droit international pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre, et les conséquences juridiques pour les gouvernements dont les actions nuisent significativement au climat.
Des pays comme Tuvalu, le Chili et les Philippines plaident pour que les nations développées réduisent les émissions et fournissent une assistance financière pour atténuer les impacts du changement climatique dans le Sud global. Cette demande fait écho aux discussions de la récente Conférence des Nations Unies sur le climat, qui s'est conclue par une proposition jugée inadéquate par les nations vulnérables.
Margaretha Wewerinke-Singh, à la tête de l'équipe juridique du Vanuatu, a souligné la nécessité d'une déclaration claire concernant la légalité des pratiques actuelles contribuant au changement climatique. Les témoignages lors des audiences ont mis en évidence les effets dévastateurs de l'augmentation des températures sur les communautés en première ligne de la crise.
Notamment, des représentants des principaux émetteurs de gaz à effet de serre, y compris les États-Unis, la Chine et la Russie, ont participé aux audiences. Les États-Unis et la Chine ont défendu le cadre existant de l'ONU pour lutter contre le changement climatique, y compris l'Accord de Paris de 2015, tandis que l'Allemagne a rejeté des obligations plus larges au-delà de cet accord.
Bien que presque tous les pays aient ratifié l'Accord de Paris, les émissions mondiales continuent d'atteindre des niveaux record. Les audiences ont souligné un fossé croissant entre les grands pollueurs et le reste du monde, selon Nikki Reisch du Center for International Environmental Law.
L'opinion de la cour, bien que non contraignante sur le plan juridique, devrait avoir des implications significatives pour clarifier les obligations des États en vertu du droit international, façonnant potentiellement l'avenir du contentieux climatique mondial.