L'Allemagne face à une crise économique avec des licenciements massifs dans les grandes industries

Le 28 novembre 2024, l'économie allemande est au bord de la récession, marquée par un pessimisme généralisé parmi les grandes entreprises. Ulrich Kater, économiste en chef chez Dekabank, a noté que les entreprises souffrent particulièrement de la baisse de compétitivité de l'Allemagne en tant que lieu d'affaires. De nombreuses entreprises réagissent en annonçant des mesures d'austérité et des licenciements, les chercheurs prévoyant une augmentation continue du chômage.

Plusieurs grandes entreprises allemandes ont récemment annoncé des plans de licenciements massifs. Schaeffler, un fabricant de pièces automobiles, a annoncé qu'il supprimerait 4 700 emplois, dont 2 800 en Allemagne, et fermerait des installations en Autriche et au Royaume-Uni en raison de problèmes persistants dans le secteur industriel et d'une demande faible sur le marché automobile.

Continental, un autre fournisseur automobile, prévoit également des licenciements importants en raison de la baisse des ventes de clients majeurs comme BMW et Mercedes. L'entreprise a déjà éliminé 5 000 postes depuis la mi-2023 et prévoit un total de 7 150 suppressions d'emplois d'ici 2028, dont plus d'un tiers en Allemagne.

Volkswagen, le plus grand constructeur automobile allemand, fait face à une crise alors que des représentants syndicaux indiquent que trois de ses usines sont à risque, ce qui pourrait entraîner des pertes de dizaines de milliers d'emplois. L'entreprise lutte avec un retard de plus de 500 000 véhicules invendus. La direction de Volkswagen a exprimé que les mesures actuelles, y compris la retraite anticipée et la réduction des heures de travail, sont insuffisantes pour atteindre les économies nécessaires.

Les négociations avec le syndicat IG Metall sont en cours, mais aucun accord n'a été conclu après trois tours de discussions, des grèves d'avertissement étant prévues pour début décembre.

Bosch, un autre grand fournisseur de pièces automobiles, prévoit de réduire son effectif de jusqu'à 5 550 emplois, dont plus des deux tiers de ces suppressions se produiront en Allemagne. L'entreprise cite la crise automobile et la demande plus faible comme raisons principales de ces licenciements.

ZF Friedrichshafen, un fournisseur de pièces, doit réduire jusqu'à 14 000 emplois en Allemagne, avec 1 800 licenciements prévus à Sarrebruck d'ici la fin de l'année prochaine. Si les difficultés de commande persistent, le nombre total de pertes d'emplois pourrait atteindre 4 500 d'ici 2028.

Ford, le constructeur automobile américain, prévoit d'éliminer 2 900 emplois en Allemagne d'ici 2027, principalement à son usine de Cologne, contribuant à une réduction globale d'environ 4 000 emplois en Europe malgré des investissements importants dans la production de véhicules électriques.

Thyssenkrupp Steel, le plus grand producteur d'acier d'Allemagne, vise à réduire 11 000 emplois au cours des six prochaines années, réduisant son effectif de 27 000 à 16 000 d'ici 2030. L'entreprise se concentre sur la réduction des capacités de production et l'investissement dans des technologies respectueuses de l'environnement face aux défis des importations d'acier bon marché en provenance d'Asie.

BASF a annoncé un programme de réduction des coûts l'année dernière en raison de l'augmentation des prix du gaz et des conditions commerciales difficiles en Europe. L'entreprise prévoit d'éliminer 3 300 emplois dans le monde d'ici la fin de 2024, dont 2 500 en Ludwigshafen, ainsi que la fermeture de trois installations.

Ces mesures d'austérité, bien que compréhensibles dans le climat économique actuel, laissent des milliers de travailleurs sans emploi et aggravent la situation sur le marché du travail.

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