Le paysage économique de l'Allemagne est sous pression alors que les dépenses publiques et les dépenses des consommateurs ne montrent qu'une croissance modeste cet été. Le pays est confronté à une récession potentielle, exacerbée par des troubles politiques et le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche.
De juillet à septembre, le PIB de l'Allemagne a crû de seulement 0,1%, légèrement en dessous des premières estimations. Le risque d'une récession technique, définie comme deux trimestres consécutifs de déclin du PIB, est actuellement jugé peu probable, bien que le ministre des Finances Christian Lindner ait mis en garde contre une sous-estimation de la crise économique persistante.
Les analystes de la banque ING ont noté qu'une récession hivernale semble imminente, les chiffres récents indiquant que l'économie allemande a du mal à se redresser. Parmi les facteurs contributifs figurent la hausse des prix de l'énergie et la diminution de la demande mondiale, qui ont sapé la compétitivité industrielle de l'Allemagne.
Le secteur industriel, qui représente plus de 20% du PIB, devrait voir sa production diminuer de 3% cette année, marquant une troisième baisse consécutive. L'industrie automobile, pilier clé de l'économie allemande, a également été durement touchée, affectant des acteurs majeurs comme Volkswagen.
Les exportations, traditionnellement un pilier de la croissance, ont chuté de 1,9% entre juillet et septembre et de 0,3% d'une année sur l'autre, alors qu'elles font face à des défis dus à la montée du protectionnisme tant en Chine qu'aux États-Unis.
Les prévisions actuelles prévoient une contraction de 0,2% de l'économie allemande en 2024, tandis que la zone euro devrait croître de 0,8%. Le gouvernement est prudemment optimiste quant à un potentiel redressement en 2025, projetant une croissance de 1,1% stimulée par une consommation améliorée.
Bien qu'une légère augmentation des dépenses des consommateurs de 0,3% ait été observée au dernier trimestre, la croissance globale est largement attribuée aux dépenses publiques plutôt qu'aux achats des ménages. L'inflation reste une préoccupation, avec des taux atteignant 2,0% en octobre, ce qui pourrait freiner la confiance des consommateurs.
En regardant vers l'avenir, les analystes soulignent la nécessité pour l'Allemagne d'améliorer les capacités de la main-d'œuvre et d'améliorer les incitations à l'investissement pour stimuler une croissance durable. Le paysage politique reste volatile, le gouvernement du chancelier Olaf Scholz faisant face à de potentielles répercussions lors des élections à venir le 23 février 2025.