Le Nicaragua approuve une réforme constitutionnelle controversée accordant un pouvoir absolu à Ortega et Murillo

Le 22 novembre 2024, l'Assemblée nationale du Nicaragua a approuvé une réforme constitutionnelle qui accorde au président Daniel Ortega et à sa femme Rosario Murillo, désormais désignée comme 'co-présidente', un contrôle absolu sur les pouvoirs de l'État.

L'initiative, présentée par Ortega et adoptée à l'unanimité par l'Assemblée, contrôlée par le Front sandiniste de libération nationale (FSLN), prolonge le mandat présidentiel de cinq à six ans et élève le rôle de Murillo à celui d'Ortega.

La réforme consolide le pouvoir exécutif en établissant que les co-présidents coordonneront les organes législatifs, judiciaires, électoraux et locaux, qui étaient auparavant reconnus comme indépendants par la Constitution.

Ortega, ancien chef guérillero, est revenu au pouvoir en 2007 et a été critiqué pour avoir établi une 'dictature' aux côtés de Murillo. Les analystes suggèrent que la réforme formalise les plans de succession de Murillo et de leur fils, Laureano Ortega, à des postes clés du gouvernement.

La réforme a suscité une large condamnation des Nicaraguayens en exil, des organisations internationales, des États-Unis et de l'Organisation des États américains (OEA), avec des préoccupations concernant l'érosion des institutions démocratiques.

Selon les nouvelles dispositions constitutionnelles, l'État surveillera la presse et l'Église pour prévenir l'influence étrangère, et révoquera officiellement la citoyenneté de ceux jugés 'traîtres à la patrie.' De plus, elle établit une 'police volontaire' composée de civils pour soutenir les forces de sécurité, faisant référence aux manifestations violentes de 2018 qui ont entraîné 320 morts.

Les critiques affirment que cette réforme marque une étape significative vers un régime totalitaire, sapant la démocratie et les droits fondamentaux au Nicaragua.

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