Tunis, Tunisie - Le 7 octobre 2024, le président tunisien Kais Saied a été réélu avec 90,96 % des voix, selon l'Autorité indépendante des élections (ISIE). Cependant, le taux de participation n'était que de 28,8 %, marquant la plus faible participation depuis la révolution de 2011 qui a apporté la démocratie au pays.
La victoire de Saied survient au milieu d'accusations d'autoritarisme, alors que de nombreuses figures de l'opposition ont été emprisonnées et que seuls deux candidats ont été autorisés à se présenter contre lui, limitant considérablement la concurrence électorale. La faible participation était particulièrement prononcée parmi les jeunes électeurs âgés de 18 à 35 ans, avec seulement 6 % de participation.
Après l'annonce des résultats électoraux, Saied a affirmé que sa victoire était une continuation de la révolution, promettant de débarrasser le pays de la corruption et des conspirateurs. Cependant, de nombreux groupes de la société civile et partis d'opposition ont exprimé des inquiétudes concernant la transparence et la légitimité du processus électoral, des manifestations ayant eu lieu au cours du mois précédant l'élection.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, Saied a été critiqué pour avoir consolidé le pouvoir, notamment en dissolvant le parlement en 2021 et en réécrivant la constitution, des actions que les opposants ont qualifiées de coup d'État. Les organisations de droits humains ont averti que le gouvernement de Saied inverse les gains démocratiques réalisés depuis le Printemps arabe.
Alors que la Tunisie navigue dans ce paysage politique, les implications de la réélection de Saied pourraient affecter non seulement la stabilité intérieure, mais également les relations internationales de la Tunisie, en particulier avec les nations qui ont soutenu la transition démocratique après 2011.