Dans un mouvement significatif, Google a annoncé son intention de couper le trafic vers les sites d'actualités néo-zélandais si le gouvernement adopte une nouvelle loi obligeant les plateformes technologiques à négocier des accords de partage des revenus avec les médias. Cette annonce, faite par la directrice nationale de Google Nouvelle-Zélande, Caroline Rainsford, le 6 octobre 2024, fait suite à une proposition surprise du gouvernement d'avancer le projet de loi visant à remédier à la perte de revenus publicitaires des nouvelles locales.
Le gouvernement néo-zélandais, dirigé par le parti National de centre-droit, s'était auparavant opposé à la législation, mais la récente perte de plus de 200 emplois dans les salles de rédaction a poussé à une réévaluation de la loi. La législation proposée vise à empêcher l'écoulement des revenus publicitaires générés par le contenu des nouvelles locales.
Rainsford a indiqué que si le projet de loi était adopté, Google cesserait de lier le contenu d'actualités sur des plateformes telles que Google Search et Google News en Nouvelle-Zélande, coupant ainsi le soutien aux éditeurs locaux. L'Association des éditeurs de nouvelles a critiqué la position de Google comme du harcèlement corporatif, soutenant que le gouvernement devrait avoir le pouvoir de légiférer pour le bénéfice de la démocratie sans pressions extérieures.
Cette situation fait écho à des cas précédents en Australie et au Canada, où des lois similaires ont été introduites. En Australie, Google et Meta ont d'abord répondu par des coupures d'actualités, mais ont ensuite négocié des accords d'environ 200 millions de dollars australiens par an pour soutenir les éditeurs locaux. Alors que le Canada avance avec une législation similaire, les deux géants technologiques ont menacé de retirer leur soutien aux médias canadiens.
Colin Peacock, analyste des médias, a noté que Google est probablement préoccupé par les perceptions internationales de ses actions concernant la législation sur les nouvelles. Pendant ce temps, le ministre néo-zélandais des Médias et des Communications, Paul Goldsmith, est toujours en discussion concernant la version finale du projet de loi, avec des plans de l'adopter d'ici la fin de l'année.