BUDAPEST, 5 oct. (Reuters) - Des milliers de Hongrois se sont rassemblés devant le siège de la télévision d'État du pays samedi, protestant contre ce qu'ils décrivent comme la 'machine à propagande' du gouvernement et appelant à un service public de médias indépendant.
Les manifestants, du parti d'opposition TISZA, affirment que le diffuseur d'État MTVA diffuse une propagande biaisée, ne présentant que des politiciens du parti et du gouvernement du Premier ministre Viktor Orban, ainsi que des analystes répétant leur discours.
Le parti TISZA, de centre-droit, dirigé par le nouveau venu politique Peter Magyar, représente le plus grand défi pour Orban depuis qu'il est au pouvoir en 2010.
Brandissant le drapeau national et des bannières disant 'Stop à la propagande', des milliers de partisans de TISZA se sont rassemblés à Budapest, criant 'Nous n'avons pas peur' et 'nous en avons assez' lors de ce dernier rassemblement de masse organisé par Magyar.
'Nous en avons assez de la malice, des mensonges, de la propagande, notre patience est épuisée,' a déclaré Magyar à la foule.
Magyar a exigé que la télévision de service public diffuse la manifestation dans un 'broadcast non monté.'
TISZA, qui signifie Tisztelet es Szabadsag (Respect et Liberté), bénéficie de 39% de soutien parmi les électeurs, contre 43% pour le parti Fidesz d'Orban, selon un sondage publié par le sondeur Median le mois dernier. Les prochaines élections sont prévues pour début 2026.
Magyar, exploitant les frustrations croissantes des électeurs envers Orban à un moment où l'économie commence à sortir d'une crise d'inflation, a promis de lutter contre la corruption, de reconstruire les médias de service public et de rétablir les freins et contrepoids démocratiques, que les critiques disent avoir été érodés sous Orban.
Tandis que les médias publics servent principalement de porte-parole du gouvernement, les médias privés sont largement contrôlés par des alliés du Fidesz d'Orban. Le gouvernement a nié avoir sapé la liberté de la presse.
La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la liberté d'opinion et d'expression, Irene Khan, a déclaré qu'il existait 'un environnement médiatique déformé en Hongrie où le pluralisme, la diversité et l'indépendance des médias sont remis en question.'
Source : Reuters, Date : 2024-10-05