En Allemagne, un groupe de parlementaires de différents partis cherche à initier une demande parlementaire pour interdire le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), invoquant des violations de la dignité humaine et de l'ordre constitutionnel démocratique. Cette proposition est soutenue par des membres du Parti social-démocrate (SPD), des Verts et certains membres de l'opposition du Parti chrétien-démocrate (CDU), du Parti chrétien-social (CSU) et du Parti de gauche.
Selon le journal "Welt", au moins dix parlementaires de chacun de ces partis soutiennent l'initiative, qui nécessite le soutien d'au moins 37 membres du Bundestag pour avancer. La demande a été en préparation pendant plusieurs mois et a été finalisée vendredi dernier.
Le parti AfD a récemment connu un succès électoral significatif lors de plusieurs élections régionales dans l'est de l'Allemagne. Les parlementaires accusent l'AfD de tenter de saper l'ordre constitutionnel démocratique de la République fédérale d'Allemagne et d'adopter une "attitude activement combative et agressive" à son égard. Le parti est également accusé d'avoir violé à plusieurs reprises la dignité humaine garantie des migrants, des musulmans et des minorités sexuelles.
La demande cite des décisions judiciaires antérieures qui ont classé l'AfD comme une organisation suspectée d'opérer à partir de positions d'extrême droite. Le chancelier Olaf Scholz a exprimé des doutes quant à la possibilité d'interdire l'AfD, affirmant qu'un tel mouvement est difficile dans une démocratie et qu'il existe des obstacles significatifs à sa réalisation.
En 2017, des tentatives d'interdiction du Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) ont échoué devant la Cour constitutionnelle fédérale. Bien que la cour ait depuis décidé de refuser le financement public au NPD, les voies légales pour interdire un parti restent complexes et semées d'embûches.
Source: dw.com, Date: 2024-10-01