L'Iran lève l'interdiction de WhatsApp et Google Play : Vers une liberté d'internet ?

Édité par : Veronika Nazarova

Le 24 décembre 2024, l'Iran a levé son interdiction sur WhatsApp et Google Play, suscitant l'espoir parmi les Iraniens d'un assouplissement des restrictions d'internet. Cette interdiction était en place depuis plus de deux ans, imposée lors des manifestations suite à la mort de Mahsa Amini, une jeune femme kurde arrêtée pour avoir enfreint des codes vestimentaires stricts.

Cependant, de nombreux Iraniens, comme Ardavan Youssefi, propriétaire d'un café à Téhéran, restent sceptiques. Youssefi a noté qu'il dépend toujours des VPN pour accéder à d'autres plateformes bloquées comme Instagram et Telegram, ce qui indique que la levée de l'interdiction pourrait ne pas changer significativement la vie quotidienne.

Cette décision intervient dans un contexte de défis économiques persistants en Iran, notamment la hausse des prix, la dévaluation de la monnaie et les sanctions internationales. Amir Rashidi, directeur des droits numériques et de la sécurité au sein du groupe Miaan basé à New York, suggère que cette mesure pourrait viser à apaiser le mécontentement public plutôt qu'à indiquer un changement majeur de politique.

Bien que le déblocage de Google Play et de WhatsApp soit perçu comme une concession minimale, il soulève des questions sur l'avenir de l'accès à internet en Iran. L'ancien président ultraconservateur Ebrahim Raïssi avait précédemment accusé ces plateformes d'inciter à l'agitation et insisté pour qu'elles ne reviennent que si elles avaient une représentation légale dans le pays.

Meta, la société mère de WhatsApp, a déclaré qu'elle n'avait pas l'intention d'opérer en Iran en raison des sévères sanctions américaines. Cependant, l'administration iranienne actuelle, sous la présidence de Massoud Pezeshkian, a exprimé son intention d'assouplir les restrictions sur internet.

Les opposants aux restrictions soutiennent qu'elles entravent la communication en ligne et les activités commerciales, forçant les utilisateurs à payer pour des VPN. Des rapports indiquent que plus de 80 % des utilisateurs d'internet iraniens utilisent de tels logiciels. Néanmoins, certains députés iraniens avertissent que l'assouplissement des restrictions pourrait être perçu comme un 'cadeau aux ennemis' de la République islamique.

À l'avenir, le gouvernement iranien envisage apparemment de rétablir l'accès à YouTube et Telegram, mais uniquement via des 'portails gérables'. Bien que certains citoyens, comme le développeur de logiciels Amir Heidari, accueillent le retour de WhatsApp, d'autres, comme l'entraîneuse de sport Elaheh Khojasteh, soulignent que des problèmes plus pressants doivent être abordés.

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