L'industrie automobile européenne fait face à une restructuration majeure en raison de la baisse des ventes et de l'augmentation des coûts

Le secteur automobile européen connaît une turbulence significative, marquée par une baisse des ventes et une augmentation des coûts de production, ainsi qu'une concurrence féroce de la part des rivaux chinois.

Restructuration massive parmi les fabricants

Volkswagen AG, le plus grand constructeur automobile d'Europe, négocie des licenciements potentiels de milliers de personnes et pourrait fermer des usines en Allemagne. L'entreprise a déjà mis en vente son usine Audi à Bruxelles, employant 3 000 personnes, en raison de la demande réduite pour les véhicules électriques premium.

Stellantis, le deuxième plus grand constructeur automobile européen, prévoit de fermer l'usine Vauxhall à Luton, en Angleterre, menaçant environ 1 000 emplois. Des arrêts répétés à son usine de Mirafiori en Italie sont également dus à une faible demande, en particulier pour la Fiat 500 électrique.

Ford prévoit de supprimer 4 000 emplois en Europe, représentant 14 % de sa main-d'œuvre, principalement en Allemagne et au Royaume-Uni.

Les fabricants de composants sont également touchés, Valeo annonçant 1 000 licenciements en Europe et la fermeture de deux usines en France. Schaeffler AG prévoit de fermer deux installations de production en Autriche et au Royaume-Uni et de réduire ses opérations à son usine de Berndorf en raison de l'augmentation des coûts.

Bosch vise à licencier jusqu'à 5 500 employés d'ici 2032, tandis que Michelin fermera deux usines en France, impactant environ 1 250 emplois.

UE impose des droits de douane sur les importations chinoises bon marché

Les constructeurs automobiles chinois augmentent leurs exportations de véhicules hybrides vers l'Europe, lançant de nouveaux modèles pour contourner les droits de douane de l'UE sur les véhicules électriques. Les analystes prévoient une augmentation de 20 % des exportations de véhicules hybrides chinois vers l'Europe cette année.

De nouveaux droits de douane, en vigueur pendant cinq ans, visent à contrer les subventions jugées injustes en Chine. Les droits de douane pour les grandes marques chinoises varient de 17 % à 35 % sur les véhicules électriques, tandis que Tesla sera soumis à un taux inférieur de 7,8 %.

En conséquence de ces droits de douane, les fabricants chinois changent de stratégie, se concentrant sur les véhicules hybrides qui gagnent en popularité auprès des consommateurs à la recherche d'alternatives abordables aux voitures entièrement électriques.

Présence croissante de la Chine sur le marché des hybrides

Entre juillet et octobre, les exportations de véhicules hybrides de la Chine vers l'Europe ont plus que triplé, représentant 18 % des ventes totales de véhicules chinois en Europe au troisième trimestre. Le nouveau modèle hybride rechargeable de BYD, Seal U DM-i, est proposé à un prix compétitif par rapport aux modèles établis de Volkswagen et Toyota.

Geely a introduit un nouveau modèle hybride rechargeable sous sa marque Lynk & Co, tandis que d'autres fabricants chinois visent le marché européen avec des modèles hybrides et électriques, répondant à la demande croissante des consommateurs pour des véhicules rentables.

En novembre, les nouvelles immatriculations de voitures en Europe ont diminué de 2 % par rapport à l'année précédente, malgré une augmentation de 0,9 % des ventes de véhicules électriques à batterie et une hausse de 16,4 % des ventes de véhicules hybrides. Le nombre total de nouvelles immatriculations a atteint 1,055 million en novembre.

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