La proposition d’introduire l’intelligence artificielle (IA) dès la première année d’école primaire au Vietnam suscite un débat animé parmi les parents et les enseignants à Hô Chi Minh-Ville. L’initiative a été lancée par Truong Gia Binh, président de l’entreprise technologique vietnamienne FPT, qui souhaite faire du Vietnam une nation leader en matière d’IA. Certains parents soutiennent cette idée, estimant que l’apprentissage précoce de l’IA prépare les enfants à l’avenir, tandis que d’autres jugent cette approche prématurée et inadaptée.
Les détracteurs, notamment des experts en informatique et des parents, remettent en question la faisabilité d’un tel programme. Ils soulignent que les élèves de première année ne possèdent pas encore les bases en informatique et qu’une exposition précoce aux écrans pourrait avoir des conséquences négatives sur leur santé. Beaucoup estiment que la sixième année serait plus appropriée, car les enfants ont alors une meilleure compréhension de la technologie et peuvent explorer l’IA de manière plus réfléchie.
Un autre sujet de préoccupation est le risque d’une dépendance excessive à l’IA dans l’éducation. AI Education Vietnam, partenaire de Google for Education, teste en collaboration avec l’Université de Saïgon un programme pilote sur l’IA destiné aux élèves de troisième année, axé sur les concepts fondamentaux de l’IA, la gestion des données et une utilisation responsable de l’IA. L’initiative internationale TeachAI recommande d’intégrer des considérations éthiques et fixe un âge minimum de 13 ans pour l’utilisation de l’IA, ce qui remet en question l’introduction de ces enseignements dès le primaire.
Alors que le Vietnam envisage d’intégrer l’IA dans son système éducatif, les experts appellent à une approche équilibrée et réfléchie. Il est crucial de respecter le développement des enfants et d’éviter une dépendance excessive à la technologie, afin de rendre l’apprentissage de l’IA bénéfique et sécurisé.