L'Europe doit agir rapidement pour éviter de prendre du retard dans la course mondiale à la domination de l'intelligence artificielle (IA), selon les startups France Digitale et le European Startup Network.
Verena Pausder, présidente de l'Association des startups, a déclaré que l'Europe devait agir rapidement face à la concurrence intense des géants de l'IA aux États-Unis et en Chine. « La course mondiale à la domination de l'IA s'accélère. L'Europe peut relever ce défi, avec unité et détermination », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Notre force réside dans notre talent, notre recherche de classe mondiale et le potentiel de notre marché intégré. Mais pour prendre la tête, nous devons mobiliser des capitaux, faire évoluer nos startups et garantir une concurrence équitable. »
L'Union européenne et les principaux gouvernements nationaux doivent garantir un cadre qui encourage l'innovation plutôt que de la freiner, a-t-elle déclaré. « Une approche fragmentée nous affaiblira ; un effort uni fera de nous une force mondiale. »
La directrice générale de France Digitale, Maya Noël, a déclaré que l'Europe a les moyens de devenir un leader de l'IA. En travaillant ensemble, l'Europe pourrait « tirer parti du capital, des clients et des infrastructures nécessaires pour que nos entreprises d'IA prospèrent et soient durables à long terme, tant sur le plan économique qu'environnemental », a-t-elle déclaré. « Investissons dans nos talents — chercheurs et entrepreneurs — pour bâtir les champions d'aujourd'hui et de demain. »
Les associations ont appelé à un plus grand apport de capitaux de la part des investisseurs pour alimenter la croissance, à un programme paneuropéen pour mobiliser des fonds et à des réglementations standardisées dans des domaines tels que le droit des sociétés, la fiscalité et l'emploi pour faciliter l'expansion des entreprises d'IA. Elles recommandent également une utilisation accrue de l'IA dans le secteur public et par les petites et moyennes entreprises.
Actuellement, seules quelques entreprises européennes se sont fait connaître dans l'industrie de l'IA. La principale startup européenne de l'IA, Mistral AI, basée en France, se concentre sur le développement de modèles de langage open source. La société allemande Aleph Alpha développe des systèmes d'IA pour automatiser les processus dans les entreprises et les administrations publiques, tandis que DeepL, spécialiste de la traduction basé à Cologne, est en concurrence avec les fonctions de traduction de Google Translate et ChatGPT. La société de logiciels munichoise Helsing est spécialisée dans l'IA pour l'industrie de la défense, avec des produits tels qu'un drone de combat capable de former des essaims destiné à aider l'Ukraine contre l'offensive russe.
Malgré ces succès européens, l'écart avec les États-Unis menace de se creuser. En janvier, trois grandes entreprises technologiques ont annoncé qu'elles allaient unir leurs forces et investir 500 milliards de dollars pour stimuler l'IA aux États-Unis. Le nouveau partenariat, Stargate, sera formé par OpenAI, Oracle et SoftBank.