Un juge pousse le gouvernement américain à expliquer pourquoi une partie du mémo autorisant l'enquête du conseiller spécial Robert Mueller reste classée sept ans après sa publication. Lors d'une audience au tribunal de district des États-Unis à Alexandrie, en Virginie, la juge Leonie Brinkema a ordonné au ministère de la Justice de clarifier la nécessité de maintenir le passage classé d'ici mercredi.
Une coalition d'organisations médiatiques soutient que la section classée concerne des allégations selon lesquelles l'Égypte aurait secrètement fourni 10 millions de dollars à la campagne de Donald Trump durant les derniers jours de l'élection de 2016. Bien que la majeure partie du mémo du procureur général adjoint Rod Rosenstein ait été déclassifiée, cette portion spécifique reste scellée.
La juge Brinkema a exprimé des doutes quant à la classification continue, déclarant : "À moins qu'ils n'aient une bonne raison, je ne vois pas pourquoi cela devrait rester sous scellé." Le procureur Drew Bradylyons a indiqué que plusieurs agences gouvernementales étaient impliquées dans le débat sur la classification et a demandé 30 jours pour fournir une explication, ce que Brinkema a jugé excessif.
Ted Boutros, représentant le Comité des reporters pour la liberté de la presse, a souligné l'intérêt public dans cette affaire, surtout compte tenu de la campagne présidentielle actuelle de Trump. Il a soutenu que la nécessité de secret avait diminué alors que l'enquête était terminée et que les allégations contre l'Égypte avaient été partiellement divulguées.
Des rapports ont indiqué que l'équipe de Mueller avait enquêté sur des allégations selon lesquelles le président égyptien Abdel Fatah El-Sisi aurait tenté de canaliser 10 millions de dollars vers la campagne de Trump, coïncidant avec une contribution personnelle significative de Trump. Bien que la campagne de Trump ait nié toute faute, les implications de l'influence étrangère dans les élections américaines demeurent un point de controverse.
La bataille juridique en cours sur ce mémo classé souligne la tension entre la transparence gouvernementale et la sécurité nationale, notamment à la lumière des allégations d'ingérence étrangère dans les processus électoraux américains.