Des microplastiques trouvés dans les tissus nasaux humains soulèvent des inquiétudes sanitaires

Des recherches récentes ont révélé des résultats alarmants concernant les microplastiques dans la santé humaine. Une étude publiée dans JAMA Network Open rapporte que de petits fragments et fibres de plastique ont été détectés dans les bulbes olfactifs de personnes décédées, la région du cerveau responsable de l'odorat, soulevant des implications potentielles pour la santé.

Le chercheur principal Luís Fernando Amato-Lourenço de la Freie Universität à Berlin a noté : "Une fois présents dans cette structure, il peut y avoir translocation vers d'autres régions du cerveau." L'étude a trouvé des microplastiques allant de 5,5 à 26,4 micromètres de taille, nettement plus petits que ceux souvent rapportés dans les organes humains.

Les experts s'inquiètent des implications de l'entrée des microplastiques dans le cerveau. Les particules pourraient contourner la barrière hémato-encéphalique, perturbant potentiellement les processus cellulaires et introduisant des produits chimiques nocifs dans des organes critiques. Amato-Lourenço a souligné que la forme et la taille de ces particules pourraient influencer leur capacité à pénétrer les tissus humains.

"C'est une étude vraiment intéressante," a déclaré Phoebe Stapleton, professeure associée à l'Université Rutgers. Elle a exprimé peu de surprise face aux résultats, suggérant que les microplastiques sont probablement omniprésents dans le corps humain.

Des études antérieures ont lié les microplastiques à divers problèmes de santé, y compris un risque accru d'accidents vasculaires cérébraux chez les individus ayant ces particules dans les tissus de leur artère carotidienne. La présence de microplastiques a été documentée dans divers tissus humains, y compris les poumons, le foie et même dans le lait maternel.

Malgré l'augmentation des preuves, un débat persiste au sein de la communauté scientifique concernant les implications réelles de ces découvertes. Betsy Bowers, directrice exécutive de l'EPS Industry Alliance, a souligné que le manque de consensus découle de problèmes d'assurance qualité et de la nécessité de méthodologies de test standardisées.

L'étude d'Amato-Lourenço souligne la nécessité d'une enquête plus approfondie sur les sources d'exposition aux microplastiques, notamment en ce qui concerne les articles du quotidien comme les vêtements synthétiques et les produits ménagers. Le plastique prédominant identifié était le polypropylène, couramment utilisé mais potentiellement nocif, car des recherches antérieures ont indiqué qu'il pourrait exacerber la progression du cancer du sein.

Pour atténuer l'exposition à des produits chimiques nocifs associés aux plastiques, les experts recommandent des mesures pratiques telles que l'utilisation de contenants en acier inoxydable ou en verre, l'évitement de la cuisson au micro-ondes dans des plastiques, et la vigilance concernant les codes de recyclage pour réduire la dépendance à certains types de plastiques.

Les résultats de cette étude soulignent l'urgence d'une sensibilisation du public et de changements de politiques pour aborder la pollution plastique et ses risques potentiels pour la santé.

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