Le 20 novembre 2024, le Parc National Alto Purús, la plus grande zone protégée du Pérou, célèbre son 20ème anniversaire. S'étendant sur 2,7 millions d'hectares, le parc se situe entre les régions d'Ucayali et de Madre de Dios.
Cependant, cet événement est assombri par des menaces croissantes. L'intégrité du parc est sérieusement menacée par l'exploitation minière illégale, l'abattage indiscriminé et d'autres projets qui perturbent son équilibre. Ces activités mettent en danger non seulement sa biodiversité, mais aussi la vie et les droits des communautés qui dépendent du parc pour survivre.
Établi en 2004 pour protéger sa vaste biodiversité, Alto Purús est crucial en tant que refuge pour les espèces menacées. Du majestueux aigle harpie aux forêts d'aguajales, le parc joue un rôle clé dans la régulation du climat dans la région. Sa capacité à conserver les ressources en eau est vitale tant pour la faune que pour les communautés humaines.
De plus, le parc abrite des peuples autochtones tels que les Mashco Piro, Yora et Amahuaca. Pour ces communautés, Alto Purús n'est pas seulement un refuge naturel, mais aussi la base de leur identité culturelle et spirituelle. Leur lien avec la terre est essentiel à leur survie, et protéger cet espace est fondamental pour préserver leurs traditions et leur mode de vie.
Malgré son importance indéniable, Alto Purús fait face à des menaces persistantes. L'exploitation minière illégale est l'une des activités les plus nuisibles, les mineurs envahissant le territoire pour extraire de l'or, nuisant aux écosystèmes et contaminant les rivières avec du mercure. L'abattage illégal a également augmenté ces dernières années, ayant des conséquences dévastatrices pour les forêts qui sont cruciales pour la conservation de la biodiversité.
De plus, le projet de route Puerto Esperanza-Iñapari a suscité l'alarme. Ce projet pourrait ouvrir de nouvelles voies d'accès au parc, facilitant l'exploitation illégale de ses ressources. Des organisations environnementales et de droits de l'homme ont exprimé leurs inquiétudes, avertissant de l'impact que cela aurait sur les peuples autochtones isolés, dont le territoire serait compromis par des intérêts économiques. Comme l'affirment de nombreuses organisations, 'La protection des peuples autochtones isolés est une question de justice et d'humanité.' Le respect de leur territoire doit être une priorité.
La conservation d'Alto Purús va au-delà de la simple célébration d'un anniversaire. À ce moment critique, un engagement ferme de l'État et de la société civile est nécessaire pour garantir sa protection. Renforcer le contrôle et la surveillance dans le parc est essentiel, en veillant à ce que les autorités responsables disposent des ressources et des outils nécessaires pour prévenir les activités illégales.
De plus, l'utilisation de nouvelles technologies pour un monitoring constant est clé. Le monitoring par satellite, par exemple, pourrait être une solution efficace pour détecter et arrêter l'exploitation minière illégale et l'abattage en temps réel. Il est également vital de promouvoir une plus grande collaboration avec les communautés locales. Ce sont les gardiens les plus proches et les plus efficaces du parc, et leur participation active dans les stratégies de conservation est fondamentale.
L'anniversaire du Parc National Alto Purús est un moment propice pour réfléchir à son importance et à ce qui est en jeu. La nature et les cultures qui habitent ce parc sont interconnectées, et leur bien-être est crucial pour l'avenir du pays. Protéger Alto Purús signifie non seulement conserver sa biodiversité, mais aussi garantir la survie des peuples qui y vivent.
Alors que nous célébrons deux décennies de la création du parc le 20 novembre, la véritable commémoration sera de garantir sa continuité. Que l'Alto Purús continue d'être un refuge de vie, de diversité et d'espoir face aux menaces qui le guettent chaque jour. La responsabilité de sa protection nous incombe à tous.