Leonie Cornips, sociolinguiste à l'Institut Meertens d'Amsterdam, remet en question l'idée reçue selon laquelle le langage est l'apanage de l'humain. Ses recherches visent à comprendre comment les vaches communiquent, non seulement par des vocalisations, mais aussi par le langage corporel et leur interaction avec l'environnement.
Le travail de Cornips s'appuie sur des décennies de recherches sur la communication animale, dans le but de démontrer que les animaux sont peut-être plus capables linguistiquement qu'on ne le pensait. Elle soutient que le langage doit être compris comme un système distribué, impliquant le corps, l'environnement et les sens.
Les principaux résultats de ses recherches comprennent :
Les vaches utilisent des rituels de salutation élaborés impliquant la posture corporelle et le contact visuel.
Le positionnement des oreilles et l'extension du cou sont des éléments cruciaux de la communication bovine.
Les vaches réagissent différemment à leur environnement, utilisant des structures physiques comme les clôtures pour communiquer.
Les vaches domestiques développent des compétences de communication complexes pour interagir avec les humains.
Cornips souligne l'importance de la patience et de l'observation pour comprendre la communication des vaches, suggérant qu'elles possèdent de riches capacités de communication souvent négligées. Son travail encourage un changement de perspective, incitant les gens à considérer l'intelligence et la complexité sociale des animaux domestiques.
Bien que certains linguistes restent sceptiques quant à l'attribution du langage aux non-humains, les recherches de Cornips ouvrent de nouvelles voies pour explorer la communication animale et potentiellement améliorer les relations homme-animal.