L'UE se prépare à répondre aux éventuels droits de douane américains ; Trump envisage des taxes réciproques

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l'UE "réagirait fermement" si les États-Unis la ciblaient injustement avec des droits de douane. Cela fait suite à l'annonce par le président Trump de droits de douane prévus sur les importations d'acier et d'aluminium, visant des taux correspondant à ceux des autres pays.

L'UE et les États-Unis entretiennent une relation commerciale importante, avec 1,5 billion d'euros (1,55 billion de dollars) de biens et de services échangés en 2023. En 2018, lorsque Trump a imposé des droits de douane sur 6,4 milliards d'euros d'acier et d'aluminium de l'UE, l'UE a riposté avec des droits sur 2,8 milliards d'euros de produits américains. D'autres droits de douane ont été suspendus après l'arrivée au pouvoir de Joe Biden.

La stratégie précédente de l'UE visait l'acier et l'aluminium américains, ainsi que les produits provenant d'États ayant soutenu Trump, tels que le bourbon du Kentucky et les motos Harley Davidson. Une approche de "rééquilibrage" similaire est possible, bien que les États-Unis aient plus de biens à cibler. En 2023, les importations de biens américains dans l'UE se sont élevées à 347 milliards d'euros, tandis que les exportations ont atteint 503 milliards d'euros, selon Eurostat.

L'instrument anti-coercition (ACI) de l'UE, en vigueur depuis fin 2023, permet de riposter contre les pays exerçant une pression économique sur les membres de l'UE. Cela comprend la limitation de l'accès aux marchés publics, au commerce des services et aux investissements. Alors que les États-Unis ont un déficit commercial de biens avec l'UE, ils ont un excédent dans les services, y compris les services numériques.

L'UE peut également restreindre les droits de propriété intellectuelle, l'accès aux services financiers et la mise sur le marché de produits chimiques et agroalimentaires. L'ACI a été créé en réponse aux inquiétudes selon lesquelles l'administration Trump et la Chine utilisaient le commerce comme un outil politique, comme les actions de la Chine contre la Lituanie après qu'elle a autorisé Taïwan à établir une ambassade de facto.

Au-delà de la politique commerciale, l'UE enquête sur des entreprises technologiques américaines telles qu'Apple, Alphabet, X et Meta en vertu de la loi sur les marchés numériques (DMA) et de la loi sur les services numériques (DSA). Les amendes en vertu de la DMA peuvent atteindre 10 % du chiffre d'affaires mondial, ou 20 % en cas de récidive. La DSA prévoit une amende maximale de 6 % du chiffre d'affaires.

L'UE a également envisagé une taxe sur les services numériques, mais l'a suspendue pour rechercher une solution plus large de l'OCDE. Certains pays de l'UE, comme la France, ont des taxes sur les services numériques. Trump avait précédemment réagi avec des droits de douane, que Biden a suspendus.

Par ailleurs, le président Trump a déclaré qu'il prévoyait d'imposer des droits de douane américains aux autres pays qui correspondraient aux taux d'imposition pratiqués par ces nations, soulignant une approche "réciproque". Il a également mis fin aux exemptions précédentes sur les droits de douane sur l'acier et l'aluminium, augmentant les taux de droits de douane sur l'aluminium. Il a mentionné la possibilité d'imposer des taxes supplémentaires sur les automobiles, les puces informatiques et les médicaments importés.

Après son entrée en fonction le 20 janvier, Donald Trump a prélevé un droit de douane de 10 % sur toutes les importations chinoises en raison de l'implication de la Chine dans le réseau mondial d'approvisionnement en fentanyl.

Trump avait également annoncé un droit de douane de 25 % sur les importations en provenance du Mexique et du Canada, qui ont été suspendus pendant 30 jours et devraient entrer en vigueur à partir du 1er mars.

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