Le 30 janvier, Didier Ludot a marqué une étape importante en mettant aux enchères ses derniers trésors de haute couture à Paris. Après 50 ans à la tête d'une boutique de mode vintage au Palais-Royal, cet homme de 73 ans prend sa retraite dans le sud de la France. Sa dernière vente aux enchères chez Bonhams Cornette de Saint Cyr comprenait 384 pièces, dont certaines qu'il avait précieusement conservées pendant des décennies.
L'enchère a attiré plus de 2 000 visiteurs lors d'une exposition publique de cinq jours, culminant avec un événement de dix heures de mise aux enchères qui a rapporté un montant remarquable de 695 000 euros, soit plus du double de l'estimation basse de 300 000 euros. Parmi les acheteurs, on comptait des collectionneurs privés, des marques de mode cherchant à restaurer leur patrimoine, et des musées du Japon, du Chili et d'Australie.
Parmi les pièces remarquables, un ensemble de cocktail en satin et velours rouge Balenciaga de 1958 a atteint 40 960 euros, dépassant de loin son estimation de 3 000 à 5 000 euros. Un autre point fort était une robe en dentelle dessinée par Yves Saint Laurent pour Christian Dior en 1959, vendue pour 32 000 euros contre une estimation de 5 000 à 7 000 euros.
Cependant, tous les articles n'ont pas répondu aux attentes. Un manteau en vinyle noir Pierre Cardin de 1969, préservé dans un état excellent, s'est vendu seulement 1 400 euros, en dessous de son estimation de 2 000 à 3 000 euros. Certains participants ont exprimé des doutes sur un ensemble Yves Saint Laurent endommagé, remettant en question son prix de 1 300 euros.
Ludot avait promis des pièces accessibles, et en effet, un tailleur Balenciaga rose pâle de 1968 n'a rapporté que 192 euros. Cependant, une veste de Chanel a atteint 1 200 euros, soulignant l'attrait durable des noms emblématiques.
Le catalogue de la vente mettait en valeur la passion de Ludot pour la haute couture vintage, reflétant une époque où les clientes se déplaçaient gracieusement dans des robes du soir. Son œil avisé pour la provenance et l'histoire a enrichi la vente, avec des pièces notables liées à des icônes de la mode et des mécènes royaux.