Thaïlande: Les Implications Éthiques de l'Interdiction des Châtiments Corporels

Édité par : Anna 🌎 Krasko

En mars 2025, la Thaïlande a franchi une étape importante en interdisant toutes les formes de châtiments corporels à l'encontre des enfants, rejoignant ainsi 67 autres nations. Cette interdiction, annoncée officiellement dans la Royal Gazette le 24 mars 2025, modifie le Code civil et commercial du pays, interdisant la discipline violente dans divers contextes, y compris les écoles et les foyers. Cependant, cette avancée soulève d'importantes questions éthiques quant à son application et à son impact réel sur la société thaïlandaise. L'article 1567(2) du Code civil et commercial stipulait auparavant que les parents avaient le droit d'imposer une punition « raisonnable » à des fins de discipline. Cette disposition a été abrogée, mais la question de savoir ce qui constitue une punition appropriée reste ouverte à l'interprétation. L'interdiction des châtiments corporels soulève des questions éthiques fondamentales concernant les droits de l'enfant, l'autonomie parentale et le rôle de l'État dans l'éducation des enfants. D'un point de vue éthique, les châtiments corporels peuvent être considérés comme une violation des droits fondamentaux de l'enfant à la dignité, à l'intégrité physique et à la protection contre la violence. Cependant, certains pourraient soutenir que l'interdiction des châtiments corporels porte atteinte à l'autonomie parentale et à la liberté des parents d'élever leurs enfants selon leurs propres valeurs et croyances. Le défi consiste à trouver un équilibre entre la protection des droits de l'enfant et le respect de l'autonomie parentale. L'efficacité de l'interdiction dépendra de la manière dont elle sera appliquée et de la manière dont les parents et les éducateurs seront sensibilisés aux alternatives non violentes en matière de discipline. Les experts soulignent que le manque de compétences en matière de gestion du comportement non violent chez les éducateurs est un problème clé. Le Conseil des consommateurs de Thaïlande propose des réformes, notamment des modifications à la Loi nationale sur l'éducation pour créer des environnements d'apprentissage plus sûrs, des systèmes de protection sociale, la sauvegarde des droits des élèves et une formation continue des enseignants en psychologie de l'enfant. Ces mesures sont essentielles pour garantir que l'interdiction des châtiments corporels se traduise par des changements positifs dans la vie des enfants thaïlandais. En conclusion, l'interdiction des châtiments corporels en Thaïlande est une étape importante vers la protection des droits de l'enfant. Cependant, des questions éthiques subsistent quant à son application et à son impact réel sur la société. Il est essentiel que le gouvernement, les éducateurs et les parents travaillent ensemble pour mettre en œuvre des alternatives non violentes en matière de discipline et pour sensibiliser la population aux droits de l'enfant. Seule une approche globale et collaborative permettra de garantir que l'interdiction des châtiments corporels se traduise par des changements positifs et durables dans la vie des enfants thaïlandais.

Sources

  • Bangkok Post

  • UNICEF applauds passage of amendment to ban corporal punishment against children in Thailand

  • Law ends loophole on child beating

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